Fonds Francis Popy

Le compositeur Francis Popy est né le 1er juillet 1874 dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon - ses parents, Antoine Popy et Joséphine Claret, sont canuts. Il meurt à Belleville-sur-Saône le 20 février 1928. Ses compositions sont représentatives de musique de la Belle Époque.

Son père est musicien dans un orchestre amateur et Francis Popy entre au Conservatoire de musique de Lyon en 1885, à l'âge de 11 ans. Le jury du Conservatoire lui attribuera à l'unanimité un premier prix de clarinette en 1892. En 1893, à 19 ans, il s’engage dans l’armée comme musicien militaire. Il part pour le 74e  Régiment d’Infanterie à Rouen.

En 1896 Popy obtient le grade de sous-chef de musique. Il fait alors jouer aux musiciens de sa troupe une de ses premières compositions  la « Polka Marche de nuit » qui connaîtra un succès international.Peu de temps après, il est nommé sous-chef de musique au 41e Régiment d'Infanterie à Paris, où il est repéré par un éditeur musical parisien, Louis Philippo, qui l'encourage dans la voie de la composition.

Popy retourne à Lyon en 1900, dans le 99e Régiment d'Infanterie, comme sous-chef de musique et clarinette solo. Il fréquente alors les bals populaires, où ses compositions originales sont appréciées. Ce succès aboutit à l'offre de diriger l'orchestre du théâtre des Célestins à Lyon durant une saison d'opérettes. En 1902, il épouse Marie-Antoinette Bussière.

En 1904, il est affecté au 119e Régiment d'Infanterie et doit retourner à Paris. En parallèle de sa carrière de compositeur, il est nommé sociétaire définitif de la SACEM, à laquelle il avait adhéré dès 1896, et il est chargé des adaptions et de la direction des orchestres pour les enregistrements phonographiques de la société Odéon.

À la fin de ses engagements militaires et ayant pris sa retraite, Francis Popy, sa femme Marie-Antoinette et leurs deux premiers enfants Jean et Renée, s’installent à Belleville-sur-Saône en 1910. Tout fraîchement arrivé dans le Beaujolais, Popy est sollicité pour prendre la direction de l’Harmonie de Villefranche, qui lui est confiée le 18 février de cette même année. À ce moment-là, l’Harmonie de Villefranche est en rivalité avec une formation, l’Union Caladoise, dirigée par Louis Plasse.

Popy reste à la direction de l’Harmonie jusqu’en décembre 1911. Durant ces deux années, il dirige de brillants concerts sur le kiosque de la place de la Sous-Préfecture en interprétant plusieurs de ses œuvres comme la « Suite orientale », la « Suite de ballet » ou encore la « Gavotte des baisers ». En 1911, Monsieur Bourguignon, qui le secondait dans la direction de l’orchestre de Villefranche, lui demande de composer une marche pour l’Harmonie et de la nommer « Villefranche ». Le 14 mai 1911 sa composition est interprétée pour la clôture du festival de musique.

En août 1914, il est rappelé sous les drapeaux et envoyé en garnison à Quimper, mais il réformé définitivement en septembre 1915 à cause de sa santé fragile, notamment une bronchite chronique. Popy revient à Belleville auprès de sa famille.

Quelques mois après il rencontre Paul Comte avec qui il se lie d’amitié, puisqu’ils partagent la passion pour la musique et pour la pêche. Ils vont écrire ensemble, sous le pseudonyme d’Henry Staz, près de soixante œuvres pour fanfare ou harmonie en intégrant les nouveaux rythmes venus d’outre atlantique tels le fox-trot, le one step ou le triple boston. Ils mettront aussi en musique de nombreux textes du célèbre parolier Georges Sibre, qui fait les délices des cafés-concerts lyonnais et parisiens.

En 1925 Popy commence une fructueuse collaboration avec le compositeur Henri Delmas, avec lequel il composera une trentaine d’œuvres. Cette collaboration se poursuivra jusqu’au décès de Francis Popy le 20 février 1928.

Francis Popy a su conquérir tant le public français que le public étranger, s’imposant auprès des grandes sociétés musicales mais aussi des petites formations de village, par son désir de vulgarisation de la « grande musique ». Pas moins de trente-deux maisons d’édition ont édité ses compositions. Son œuvre compte environ 400 compositions orchestrales qui figurent aujourd’hui au programme de fanfares et harmonies en France et en Europe et 140 chansons.

Popy a été un témoin de son époque, l’époque des expositions universelles et des expéditions coloniales, qui montraient au public l’exotisme des terres lointaines. Cet exotisme que Popy a su retranscrire en musique à travers la « Suite orientale », le « Cortège exotique » ou encore la « Berceuse créole ». C’était aussi l’époque des cafés-concerts où l’on chantait « La midinette » ou « l’Ouvrier maçon », la même époque où l’on voyait des soldats ou des civils marcher au pas de la « Marche de nuit », la « Marche de Paris », la « Marche des vainqueurs », la « Marche des petits marmitons » ou la « Marche sportive ».

Ce fût également une époque où les films ne parlaient pas et pour lesquels Popy composa des musiques avec des titres évocateurs tels que « Dans les flammes » ou  « Vapeurs d’Opium ». Les films provenant des États-Unis véhiculaient des musiques comme le ragtime ou le fox-trot, qui furent d’une grande inspiration pour Popy quand il composa la « Danse du chameau » ou « Le canard ».

En hommage au célèbre compositeur, les Caladois ont baptisé une rue Francis Popy le 25 juillet 1961 et les Bellevillois ont donné son nom à une rue, un parc et l’école de musique. À Lyon, un parc dans le quartier de la Croix-rousse, porte son nom.

Consulter le Fonds Popy

 

Popy-1
P1010061
P1010059
P1010057
DSC0044
DSC0047
DSC0041
DSC0039
DSC0036
DSC0037