Artisan devenu industriel, philanthrope, Victor Vermorel, né en 1848 à Beauregard, crée entre autre le matériel rendant praticables les traitements de la vigne du Beaujolais attaquée par l'oïdium (1845), le phylloxéra (1862), le mildiou (1883)...Il fonde en 1889 la station viticole Vermorel.
Cet institut (connu aujourd'hui sous le nom de « 210 en Beaujolais ») comporte 2 laboratoires, une bibliothèque et un musée avec un personnel spécialisé dont le but est la vulgarisation, la recherche et l'enseignement agricoles.
La bibliothèque est spécialisée dans les ouvrages de viticulture, de pathologie végétale, d'insectologie et d'agriculture. En 1900, elle comprend 10 000 volumes et reçoit, de façon régulière, environ 200 périodiques français et étrangers. En 1928, la bibliothèque est riche de 30 000 volumes. Le classement des livres avait été établi par Victor Vermorel lui-même d'après le système Dewey, classification décimale qui permet le rangement des livres selon une répartition des connaissances en 10 grandes classes, 100 divisions et 1000 sections. Victor Vermorel a conçu une classification élaborée pour les sciences agricoles, le Manuel du répertoire bibliographique des sciences agricoles (Bruxelles, 1900).
Dans les années 1950-1960, la bibliothèque périclite et manque d'être dispersée lors d'une vente aux enchères. Fort heureusement, elle est rachetée en octobre 1970 conjointement par l'U.I.V.B. (50%), la mairie de Villefranche (25%) et la chambre de commerce (25%).
Il a fallu près de 30 ans (de 1970 à 2000) pour réunir en un seul lieu tous les livres de la bibliothèque issue de la station viticole Vermorel. Plusieurs déménagements (1970-1978-1984-1986-1992 et 2000) ont en effet permis le sauvetage de cette magnifique collection.
Ce fonds contient actuellement près de 25 000 ouvrages et il comporte des livres rares et précieux sur l'agriculture, la viticulture, les sciences naturelles, la botanique, l'entomologie, les sciences industrielles et mécaniques... On trouve également une collection exceptionnelle de périodiques agricoles et de brevets d'invention, ainsi que de remarquables ouvrages sur l'histoire locale.
Victor Vermorel mélomane
Il n'était pas musicien mais mélomane, la maison Vermorel était "câblée" permettant d'écouter l'opéra de Lyon en direct.....
Un grand nombre de partitions d’opéras et d’opérettes montre l’intérêt de la famille Vermorel pour cette forme, des partitions instrumentales complètent ce fonds.
Sa fille Germaine aurait été l'élève de Désiré Walter (organiste et professeur à Notre-Dame de Mongré).
Lors de la création en 1896 de «la Société des Sciences et Arts du Beaujolais », Victor Vermorel devient l’un de ses premiers membres. Il réussit même à coopter les photographes et pionniers du cinéma Auguste et Louis Lumière, ses amis, en tant que membres titulaires.
A l’occasion d’un mariage à Villefranche, les frères Lumière photographient sur autochrome Camille Saint-Saëns. Victor Vermorel et lui gardèrent des liens amicaux.
Un harmonium à cylindre se trouve encore dans le salon de musique de la maison Vermorel. Il a une valeur patrimoniale, notamment les cylindres : l'harmonium jouait tout seul....
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Quelques images du fonds Vermorel
