Victor Vermorel ne possédait pas seulement la bibliothèque de la Station viticole, mais aussi une importante bibliothèque personnelle.
Durant les travaux de la villa Vemroel, cette bibliothèque est conservée à la médiathèque Pierre-Mendès-France. Elle réintègrera le bureau de Victor Vermorel à la fin des travaux.
Composée de plus de 2 000 ouvrages, on retrouve bien sûr des ouvrages de sciences naturelles et de viticulture dans cette collection, mais pas seulement. On observe une grande prédominance de l’histoire, la géographie et la littérature. Pour les sciences, la médecine est en tête suivie de la biologie animale puis de la botanique. Enfin, les arts, la philosophie et le droit ont aussi une place de choix. Studieux et avide de connaissances, il a reçu durant ses études des prix dans ces matières, lisait et dessinait beaucoup. On peut aussi remarquer un grand intérêt pour les sports d’hiver, la puériculture ou encore la graphologie. Enfin, plusieurs romans, pièces de théâtre, recueils de contes, nouvelles ou poèmes, notamment une grande collection de pièces de théâtres étrangères. L’intérêt de Victor Vermorel pour la littérature se remarque aussi par la grande collection d’ouvrages sur l’œuvre et la vie de Lamartine, George Sand ou encore Voltaire. Plusieurs ouvrages proposent de superbes illustrations, les atlas contiennent aussi de très belles cartes.
Au-delà de son simple contenu, cette collection est très intéressante puisque composée de livres personnels. On trouve ainsi dans ces volumes de nombreuses traces de la vie de Victor Vermorel et de ses proches. Plusieurs livres sont dédicacés, nous révélant parfois que l’auteur était proche de Victor Vermorel, notamment Auguste Lumière, mais aussi Achille Colin par exemple qui dédicace sa Contribution à l’étude de l’œil et de la vision chez l’artiste au « cher ami Vermorel, en souvenir de bonnes promenades en automobile ». Fukujirô Wakatsuki dédicace la plupart de ses ouvrages à Victor Vermorel, et dans l’un d’entre eux se trouve une lettre remerciant Monsieur Vermorel pour l’envoi de son livre Trois jours en Beaujolais. On voit ainsi que les deux hommes échangent régulièrement. Des dédicaces à l’intention de membres de son entourage, des ouvrages au nom de ses fils montrent aussi que cette bibliothèque a été utilisée per le reste de la famille Vermorel.
D’autres sont annotés, des références en fin de volume dans le Dictionnaire universel d'histoire naturelle par exemple. A propos de L’Allemagne comme je viens de la voir de Jean de Granvilliers publié juste après la Première Guerre mondiale, Victor Vermorel indique « Le livre le mieux fait sur la situation en Allemagne que je connaisse. Livre censuré hélas ! ».
Plusieurs documents sont aussi glissés dans les volumes : des coupures de journaux, marques-pages, fiches de notes, croquis, entre-autre un petit théâtre en papier découpé, trouvé dans un ouvrage sur la méthode à suivre pour monter une pièce de théâtre. On peut noter un document particulièrement intéressant, le livret de la classe 1917 de Villefranche-sur-Saône, contenant une photographie. Diverses publicités amusantes, des factures, et même des trèfles à quatre feuilles !
Enfin, on y trouve des lettres et des photographies des proches de la famille Vermorel, notamment la lettre du soldat Louis Angu au front, en 1918, comptant sa vie de soldat, relatant les colis alimentaires reçus etc. Un album photo de la famille s’est même glissé parmi les ouvrages. Y figurent Georgette Vermorel, la femme de Victor Vermorel, d’autres membres de la famille tels qu’une cousine et le frère de Georgette, des amis…
Article de Léa Granjon
